Trois femmes et une Famicom
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Interview de 1991 initialement publiée dans le numéro d’Octobre 1991 de Famicom Tsuushin
Publiée pour la première fois dans un numéro de Famitsu daté de 1991, cette interview fort animée, fait place à trois femmes japonaises (nb : apparemment des lectrices de Famicom Tsuushin choisies au hasard) discutant de leur découverte du jeu vidéo, de leurs goûts, leurs préférences ; et de leurs expériences pour un passe-temps considéré par beaucoup comme exclusivement destiné aux garçons et jeunes hommes. Aux vues de leurs remarques, il est évident que l’image du joueur de jeu vidéo a évolué en l’espace de trois décennies. Et si les remarques d’ordres générales au sujet des femmes peuvent aujourd’hui paraître dépassées, beaucoup de leurs histoires et anecdotes pourront vous paraître familières.
Initialement traduit par BlackOak de www.shmuplation.com
Pour commencer, pouvez-vous nous dire comment s’est passé votre première rencontre avec la Famicom.
Murata : J'ai deux frères plus jeunes que moi. Je le regardais jouer et cela m’a aussi naturellement amené à jouer.
Tanaka : J'ai un petit ami avec qui il m’arrive de jouer, et en partageant des parties avec lui, j’ai fini par m’acheter une Famicom pour mon propre plaisir.
Murata : Oui, il n’est pas étonnant d’entendre que pour beaucoup de femmes, leur introduction avec la Famicom soit venue de leur petit ami ou frères.
Moriwaki : Hé, mais je n’ai pas de frères. J’en ai acheté une pour moi-même.
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Tomoyo Tanaka
Age : 21 ans
Star Astrologique : Vierge
Job : Travail à mi-temps dans une librairie
Possède une Famicom depuis : 6 années
Premier coup de cœur : Ice Climbers
Genres favoris : RPG, Action
A récemment acheté une Super Famicom pour Final Fantasy IV et attend avec impatience Dragon Quest V
Murata : C'est quelque chose de rare ! Qu'est-ce qui vous a donné envie d'acheter une Famicom ?
Moriwaki : Eh bien, je lisais des magazines féminins dans un salon de coiffure, quand j’ai vu un article au sujet de Super Mario. Il y avait quelques sections de stratégies décrivant comment se débarrasser des Bloopers.
Tanaka : Dans un magazine féminin !?
Moriwaki : Oui. Maintenant que j'y pense, on était au beau milieu de la fièvre Super Mario, et vous pouviez trouver des articles de ce genre partout, dans n’importe quel type de publications. Je l’ai lu en me disant « Eh bien, cela m’a l’air intéressant ». En revenant du salon de coiffure pour rentrer à la maison, j’ai tout de suite acheté une Famicom et Super Mario Bros. Une sorte d’achat sur le moment.
Tanaka : Whoaw, on peut dire que c’était un coup du destin que de lire ce magazine.
Murata : Je pense qu’il n’y peut-être que vous, voir deux personnes au maximum à qui cela a dû arriver (rires).
Avez-vous éprouvé une gêne en allant acheter des jeux vidéo ?
Murata : Non, pas vraiment. Mais il y a eu ce moment, où j’achetais tellement de jeux Famicom dans le magasin de jouet de mon quartier, que le responsable de la boutique m’a dit « Eh bé, vous aimez VRAIMENT ces jeux ! ».
Tanaka : C’est un spectacle assez rare de voir une femme acheter seule plein de jeux.
Moriwaki : Un magasin c’est un business, donc en règle générale, ils ne seront pas ouvertement désagréables avec leurs clients. Mais quand il s’agit d’insistance dans les regards, de coup d’œil, cela vient bien plus de mes collègues et camarades de classe.
Tanaka : Oui, quand je commence à aborder des sujets que mon entourage ne connait pas, on me regarde étrangement.
Murata : Vous savez quoi, l’autre jour, je traînais avec une amie et son copain ; et j’en suis à nouveau venu de parler de la Super Famicom. Mon amie a eu un regard glacial, mais son copain, c’était plutôt du genre « Oui, ça me parle ! Elle est sortie fin de l’année dernière ? ». Et je me disais « Ouais ! Je savais bien qu’un garçon en connaîtrait un rayon à ce sujet ». Mais juste après, il a dit « C’est vrai qu’elle peut lire les CD ! ».
Tout le monde : Mauvaise réponse !!! (rires)
Murata : Cela m’a fait réfléchir. Ok, beaucoup de personnes ne s’intéressent pas au jeu vidéo, même certains garçons.
Moriwaki : Il me semble que la majorité des femmes de notre âge disent n’avoir jamais touché à une Famicom ?
Tanaka : C’est pourquoi il est important de choisir avec soin son partenaire, surtout si vous voulez parler de jeu vidéo avec lui…
Murata : Oui, ne commence surtout pas à parler de jeux vidéo avec ta très chic copine (rires).
Moriwaki : Le fait est que quand la plupart des femmes de notre âge entendent « Mon hobby, c’est le jeu vidéo », la première chose à laquelle elles pensent, c’est otaku.
Tanaka : J’imagine que du point de vue des gens qui traînent toutes leurs soirées en boîte de nuit à Roppongi, peut-être que l’on nous voit comme des otaku.
Murata : Si nous ne voulons pas systématiquement avoir honte, nous n’aurons peut-être d’autre choix que de travailler dans l’industrie du jeu vidéo !
Tanaka : Eh, au fait, je sais que c’est un peu soudain, mais je dois vous poser une question ! Pourquoi l’adaptateur AC de la Famicom devient-il si chaud ? J’imagine que Famitsu a dû se dire que cela avait quelque chose à voir avec une volonté d’éviter de gaspiller inutilement l’électricité de façon excessive…
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Dénuder le câble coaxial, le premier obstacle pour de nombreux nouveaux propriétaires de Famicom.
C’est probablement la même raison pour laquelle les équipements TV & vidéo deviennent très chaud. Il faudra que l’on pose la question à Nintendo la prochaine fois que nous aurons l’occasion de les croiser.
Moriwaki : Si vous jouez à la Famicom pendant environ 2 heures, elle devient très chaude, ça fait peur !
Tanaka : C’est pourquoi je débranche l’adaptateur secteur dès que j’ai fini de jouer.
Murata : Regardez-vous, suivant à la lettre les consignes de sécurité !
Tanaka : Si je laisse l’adaptateur branché, cela m’inquiète et je n’arrive plus à dormir. Et si ça causait un incendie ?
Eh bien, les femmes sont d’un tempérament plus anxieux. Notre éditeur laisse tout les consoles allumées 24h sur 24 et 7 jours sur 7 durant toute l’année.
Tout le monde : Quoi !!!
Murata : Mais pourquoi est-ce que cela devient aussi chaud ? C’est naturel de s’en inquiéter si l’on n’en connait pas la raison.
Moriwaki : Les femmes n’y connaissent pas grand-chose en matière de technologie. Lorsque vous avez acheté pour la première fois votre Famicom, l’avez-vous installé par vous-même ?
Murata : C’est mon jeune frère qui s’en est occupé.
Tanaka : Mon père a installé la mienne. Avec des choses de ce type, il faut un homme pour comprendre.
Moriwaki : Pff, ce n’est pas vrai ! J’ai bien installé la mienne toute seule.
Murata : On n’en attendait pas moins d’une femme ayant acheté une Famicom par elle-même après l’avoir vue dans un magazine.
Moriwaki : Pas vraiment, c’était simple. Je voulais y jouer juste après l’avoir acheté, alors j’ai tout fait par moi-même. Mon père n’était de toute façon pas encore rentré du travail.
Murata : C’est un peu pénible de la brancher au téléviseur.
Moriwaki : Oui. Le commutateur RF ne se connecte pas au câblage en cuivre, j’ai donc dû le couper moi-même pour le raccorder, mais je n’arrêtais pas de me rater… J’étais tellement frustrée que je voulais pleurer.
Tanaka : C’est pourquoi j’ai demandé à mon père de s’en occuper (rires)
Murata : Ouais, les hommes savent vraiment se débrouiller avec ce genre de choses.
Moriwaki : Généralement, les hommes sont censés être plus informés que les femmes en matière de technologies. C’est pourquoi, même lorsque j’en sais plus qu’un homme, je dois faire en sorte de ne pas trop en savoir afin d’être agréable.
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Keiko Moriwaki
Age : 24 ans
Star Astrologique : Verseau
Job : Employée de bureau
Possède une Famicom depuis : 6 années
Premier coup de cœur : Super Mario Bros
Genres favoris : RPG
« Chaque fois qu’un nouveau RPG sort, je reste debout toute la nuit pour en voir le bout, et le lendemain au bureau, j’ai beaucoup de mal »
Tanaka : Oui, je vois exactement ce que tu veux dire. Une fois, j’étais assise à côté de mon petit ami alors qu’il jouait à Super Mario Bros, et il me disait « Regarde, si tu vas par-là, il y a une pièce secrète ». Et j’ai fais mine d’être surprise « Eh bien, c’est vraiment impressionnant ! » pour lui faire plaisir. Mais la vérité, c’est que je le savais déjà.
Moriwaki : Une fois, j'ai rompu avec un garçon à cause de Super Mario Bros.
Tanaka : Vraiment ?
Moriwaki : Il m’a appelé pendant que je jouais. Un peu avant ça, je l’avais envoyé balader pour une demande de rendez-vous et donc il était furieux. Et il m’a alors appelé, j’étais plus occupé par mon jeu et donc la conversation a été brève. Lui : « Tu joues à Mario là ? J’y ai aussi joué. C’était amusant ». Et je lui ai répondu : « Oui, c’est ça. Et c’est pourquoi je ne peux pas te parler pour le moment ». Et j’ai raccroché.
Murata : Et alors, que s'est-il passé ?
Moriwaki : C’était juste ça. Après ça, je n’ai plus jamais entendu parler de lui.
Tanaka : Whoooa.
Moriwaki : Eh, de toute façon il n’était pas non plus très bon.
Tanaka : Peut-être, mais cela me fait un peu de peine.
Murata : Comme je l’ai dit, une femme qui s’achète une Famicom juste après l’avoir vue dans un magazine… (rires)
Moriwaki : Je vois que vous ne lâcher pas prise, vous !
Murata : Une fois j’ai demandé à mon copain « Laquelle de ces deux choses aimes-tu le plus ? Moi ou Dragon Quest ? »
Moriwaki : Et lequel a-t-il choisi ?
Murata : Dragon Quest.
Tanaka : Quoi ! Je n’arrive pas à y croire.
Murata : Je me suis dit, ok, peut-être ai-je choisi un jeu un peu trop bon. Donc, je lui ai à nouveau demandé « Et entre moi et Raid on Bungelin Bay ? ». Cette fois, j’ai gagné.
Tanaka : Kyahahaha !
Moriwaki : Si je me souviens bien, c’est un vieux jeu ? Vous connaissez vraiment votre sujet ! Tanaka, avez-vous des histoires surprenant avec les jeux vidéo ?
Tanaka : J’en ai, j’en ai. Bien sûr, c’est une autre histoire impliquant un garçon, mais… Il y a eu ce gars qui aimait les jeux vidéo, puis cette fille, moi, et nous nous sommes disputées.
Murata : Oooh ! Un triangle amoureux !
Tanaka : Un jour, je suis allé chez lui et il était en train de jouer à Dragon Quest III. Je me tenais juste derrière lui en le regardant jouer. Au bout d’un moment, il a fini par dire « Bon, c’est tout pour aujourd’hui » et il allait sauvegarder sa partie… Et c’est à ce moment là que je l’ai vu, dans le journal d’aventure. Son nom, juste en dessous mon nom, et encore en dessous le nom d’une fille que je ne connaissais pas !
Moriwaki : Comment ! Mais c’est horrible ! J’en serai resté livide : « Supprimer moi ça maintenant ! »
Murata : En parlant de Dragon Quest, mes deux frères et moi avions l’habitude d’y jouer, et nous avions chacun un emplacement de sauvegarde dans le journal d’aventure. Et donc un jour, je me tenais derrière mon plus jeune frère en le regardant jouer à Dragon Quest III, mais il se contentait de balader dans la ville sans aucune raison ; et ça m’a paru une éternité. Je me disais que c’était fort mystérieux et au bout d’un moment je lui ai demandé : « Mais qu’est-ce que tu fais ? Adresse au moins la parole à quelqu’un ». Mais vu son air, c’était plutôt du genre : « Dégage ». Je suis allé voir mon autre frère, et ce dernier m’a indiqué que notre frère avait donné à son prêtre le nom d’une fille qu’il aimait.
Tanaka : Ah ! S’il s’était arrêté ou engagé dans une bataille, l’écran de statut aurait surgi et cela t’aurait révélé son nom. Comme c’est mignon !
Murata : Oui, je sais ! Puis, un peu plus tard quand il n’était plus à la maison, j’ai jeté un œil au fichier de sauvegarde…
Moriwaki : Eh, mais c’est aussi déplacé que de lire le journal personnel de quelqu’un ! Tu ne peux pas faire ça.
Murata : Je le sais bien… Mais le nom de son prêtre était Emiko. Un peu plus tard, j’étais en train de jouer avec lui et je lui ai dit « Pourquoi n’avons-nous pas guérit Emiko ? ». Il s’est mis en colère (rires).
Moriwaki : Allez, ça va le faire !
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« Mais qui est cette $#^% d’Aiko !?
Et pourquoi son personnage a-t-il un niveau plus élevé que le mien ?
Euh, mais, comprends-moi, dernièrement je m’intéresse vraiment à la photographie spirituelle, et… »
(Aiko Gibo était le nom d’une spiritualiste populaire dans le courant des 80’s)
Tanaka : Humm, c’est intéressant, il y a tellement de personnes qui ont joué à Dragon Quest. Par bien des aspects, il a marqué nos vies. Cela me rappelle, que lorsque Dragon Quest III est sorti, je n’avais pas réalisé que l’on ne pourrait obtenir un exemplaire du jeu qu’en attendant toute la nuit dans une file. Le jour où je m’en suis rendu compte, je suis allée à Sakuraya du côté de Shinjuku et on m’a dit « Si vous n’avez pas de tickets pour la file d’attente, vous ne pourrez pas l’acheter ». Je n’arrivais pas à y croire.
Murata : Et qu’as-tu fais.
Tanaka : Eh bien, je voulais tellement Dragon Quest III, que je suis sorti pour me balader aux alentours du magasin ; en regardant les gars qui attendaient, et en leur demandant un par un : « Excusez-moi, personne n’aurait un ticket en plus pour Dragon Quest… ? »
Murata : Quoiiii !? C’est un nanpa-inversé (*) !
(*) Nanpa : C’est un style de flirt ou de comportement séducteur, qu’utilisent habituellement les hommes abordant des femmes en public pour tenter d’obtenir un rendez-vous. Lorsqu’une femme adopte cette approche, on parle (comme de ce cas) de nanpa-inversé.
Tanaka : Oui, on va dire ça comme ça. Même si je n’essayais pas spécialement de me rapprocher des hommes les plus attrayants ou quoi que ce soit.
Murata : Et finalement quelqu’un t’a remis un ticket ?
Tanaka : J’ai fini par m’en aller. J’ai acheté un exemplaire le lendemain dans un grand magasin.
Murata : Ah, dommage. Cela aurait fait une belle histoire, si une romance était née à la suite de cette histoire de ticket dans une file d’attente pour Dragon Quest (rires) !
Tanaka : Ces derniers temps, j’ai l’impression que beaucoup de jeux qui sortent, tentent de capter un public féminin.
Moriwaki : Vraiment ? Quels types de jeux ?
Tanaka : Sanrio Carnival, Keroppi, et d’autre titres dans ce genre.
Murata : Selon moi, cela fait plus penser à jeux destinés aux gamins, plus qu’aux femmes.
Tanaka : Oui, nous ne sommes vraiment le public cible.
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Mayumi Murata
Age : 20 ans
Star Astrologique : Lion
Job : Etudie pour l’obtention d’un diplôme universitaire.
Possède une Famicom depuis : 7 années
Premier coup de cœur : Mappy
Genres favoris : RPG
Entre elle et ses deux frères, ils ne possèdent pas seulement une Famicom, mais aussi une Super Famicom, une PC-Engine, une Megadrive et quelques autres consoles. Un PC personnel est la prochaine machine sur sa liste.
Murata : Y a-t-il des jeux que vous recommanderiez à vos amis ?
Moriwaki : Je suppose que l’on me tournerait en dérision, si je dis que j’aime le jeu vidéo, donc je n’ai jamais recommandé quoi que ce soit.
Tanaka : J’évite d’insister, mais j’ai déjà montré des jeux à nombre de mes amis. L’une d’entre elle qui n’avait joué à la Famicom est devenue complètement accro à Gradius.
Murata : Quoi !? Une fille ?
Tanaka : Oui. Mais, c’était ce que l’on pouvait appeler une rareté. Mais le jeu qui obsède vraiment tout le monde, c’est Dr Mario.
Moriwaki : Des jeux de puzzle comme Dr. Mario peuvent être appréciés par n'importe qui. Les matchs en versus sont très amusants !
Murata : Vous entendez les garçons, si nous n’avez pas de petites amies, achetez-vous Dr Mario et invitez des filles à la maison !
Moriwaki : C’est une bonne idée ! Les petits sont aussi particulièrement mignons. Ce sera certainement un hit auprès de filles.
Tanaka : Y a-t-il des jeux récents que vous recommanderiez aux femmes… ?
Murata : Je ne le limiterais pas aux seules femmes, mais dans les jeux récents, ce serait surement Final Fantasy IV. Est-ce que quelqu’un l’a déjà fini ?
Moriwaki / Tanaka : Je l'ai fait.
Tanaka : Quel était votre personnage favori ?
Moriwaki : Kain!
Tanaka : Kain, Cecil, Edge… Je les ai tous aimés en fait.
Moriwaki : On dirait que votre cœur est volatile.
Murata : Moi aussi, j'adore Kain.
Moriwaki : Ne trouvez-vous pas que le monde aime Kain ? Cecil est le héros, mais vous savez, il est un peu foufou.
Murata : Oui, c’est exactement cela. J’ai aussi trouvé que c’était déplacé de la part de Cecil d’embrasser Rosa devant Kain, alors que Cecil a tout à fait conscience des véritables sentiments de Kain. C’est horrible.
Moriwaki : Kain a de la profondeur. Cecil est quelque peu superficiel.
Tanaka : Kain semble être le personnage le plus populaire parmi les femmes. Je me demande quels personnages les hommes apprécient ?
Murata : Je pense qu’il doit s’agir de Rydia.
Moriwaki : Oui, Rydia serait juste après Rosa.
Tanaka : Ah Rosa… (soupir). D’abord elle a cette fièvre, puis elle se fait capturer par Golbez. Ce n’est qu’un problème après l’autre avec elle (rires).
Moriwaki : J’ai le sentiment que seules les femmes s’attachent émotionnellement aux personnages du jeu.
Murata : Si quelqu’un me disait « j’aime Cecil » ou quelque chose du genre, j’aurais probablement un peu peur. Quoi qu’il en soit, pour moi qu’il s’agisse de Dragon Quest ou Final Fantasy, j’apprécie vraiment de jouer au jeu vidéo en solo.
Tanaka : J'aime partager l'expérience avec d'autres personnes, donc je préfère avoir quelqu'un assis à mes côtés.
Murata : Toutefois je déteste quand certaines personnes s’assoient à vos côtés et vous « spoil » des séquences, du fait qu’elles aient déjà fini le jeu.
Moriwaki : Oui, il y a des abrutis qui le feront. Cela m’embête lorsque que des gens me donnent des conseils sans intérêt « Oh, vous devez jeter cet objet ici » ou « Il faut utiliser un sort de Cure 4 »…
Murata : Ensuite, quand vous mourrez, je parie qu'ils vous disent « Oh, eh bien, tu n’as pas été assez rapide ».
Moriwaki : Exact !
Tanaka : De toute façon, je n’accorde pas d’importance à ce type de personnes.
Murata : J’en ai bien conscience, mais quand on joue seul, je pense que l’on est moins distrait.
Moriwaki : D’un autre côté, les jeux d’action dotés d’un mode deux joueurs deviennent beaucoup plus amusants aux côtés d’une autre personne.
Murata : Je vois toujours plein de couple jouer ensemble à Tetris lorsque je me rends dans un Game Center.
Tanaka : Oui, ils sont très nombreux ! Avez-vous déjà pu apercevoir une situation dans laquelle la fille était meilleure que le garçon ?
Murata : J'en ai vu ! Quand le garçon voit l’écran de Game Over, comme ça, juste à côté de sa copine, cela me peine un peu.
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‘’Regarde ! Juste là, tu vois ? Si tu prends le tuyau dans cette pièce, tu peux passer dans un autre niveau ! ‘’
‘’Whoooa, sérieux ? Incroyable ! Je ne le savais même pas !’’
‘’Pfff ! Tout le monde connait ça, idiot ! Tu joues le pseudo-expert alors que tu n’es même pas capable d’atteindre l’objectif des 5000 pts ! Nom mais franchement !!!’’
Moriwaki : Parfois, je fais en sorte de perdre volontairement face à des garçons.
Tanaka : Oui, parfois, il faut le faire. Ils ont cette idée fixe en tête comme quoi les hommes sont bien meilleurs que les femmes pour le jeu vidéo.
Murata : Mais même ainsi, on peut dire qu’en général les garçons se débrouillent mieux. Dès que cela touche aux jeux d’action et aux shoot’em’up, les femmes n’arrivent pas à suivre.
Moriwaki : Pour ce qui touche aux RPG et autres jeux de niche, je pense que les femmes constituent un groupe de fans bien plus passionnées.
Murata : C’est vrai, elles font attention à tous les détails. Les RPG sortis récemment ont beaucoup de personnages et cela peut prendre un petit peu de temps afin de leur donner leur propre nom !
Moriwaki : Et les femmes ne donneront jamais aux personnages des noms stupides ou basé sur des blagues vaseuses.
Tanaka : Je me souviens plus particulièrement de Wizardy dans lequel il y avait plein de personnages à créer.
Moriwaki : il y avait aussi beaucoup de classes différentes. Vous est-il déjà arrivé d’oublier à quelle classe votre personnage appartenait ?
Murata : Oui, plus d’une fois. C’est pourquoi je donne des noms faciles à retenir. Le sorcier s’appelait ‘’Mage’’, le guérisseur c’était ‘’Hopi’’ et ainsi de suite.
Tanaka : Comment ça, ‘’Hopi’’ ?
Murata : ‘’Hopi’’ comme hôpital. Les guérisseurs ne vous font-ils pas penser aux hôpitaux ?
Tanaka : OK, je vois. Avec ce genre de noms, est-ce que cela ne devient pas gênant une fois que le personnage change de classe ?
Moriwaki : C’est le cas. Cette méthode ne fonctionne pas très bien sur les RPG où l’on change souvent de classe.
Tanaka : Si je me donne la peine de nommer mon Sorcier quelque chose comme ‘’sorcellerie’’ et que part la suite il change de classe pour devenir combattant, je n’aurais plus d’attachement pour ce personnage.
Murata : C’est pour cela que je n’ai jamais changé la classe du Mage et ce quel que soit son niveau.
Tanaka : Incroyable. Vous faites partie de cette catégorie de joueuses obstinées.
Moriwaki : Ne croyez-vous pas que seules les femmes peuvent avoir un attachement aussi fort aux personnages d’un jeu ?
Murata : C’est vrai. Je me demande si ce n’est pas lié à l’instinct maternel ? Mais au fait, dernièrement je n’ai pas vraiment eu l’occasion de regarder les Game Meijin (*).
(*) Meijin : Les Meijins étaient en quelque sorte des célébrités du jeu vidéo, qui était reconnus de façon ostentatoire pour leur maîtrise des jeux vidéo, quelque chose qui avant l’ère d’internet peut se comparer aux RP (Relation Publiques) ou les actuel(le)s Youtubeurs/Youtubeuses. On parle ici, aussi bien de Takahashi Meijin pour Hudson Soft (probablement le plus populaire), que de Mori Meijin comme mentionné plus bas.
Tanaka : Oui, j’avais l’habitude de très souvent les regarder.
Murata : En fait, j’étais une grande fan de Mori Meijin. Je crois me souvenir qu’on le voyait souvent à la Télé.
Moriwaki : ‘’LE’’ Mori Meijin de Famitsu ? ll est apparu à la télévision ? Je ne le savais même pas.
Murata : Oui, il y était souvent, il y a de ça quelque chose comme 4-5 ans. A l’époque, il était mince et élancé, je le trouvais attirant.
Moriwaki : Donc ton type c’est les minces ?
Murata : Oui, c’était un canon. Je n’étais qu’une innocente lycéenne à l’époque (rires) et mon cœur battait la chamade à chaque fois que je le voyais à la TV. J’ai récemment vu chez Famitsu, mais il y a quelque chose qui a changé et j’en suis quelque peu déçu.
Tanaka : Haha, c’est horrible. Mais au fait est-ce que les autres rédacteurs le nomment aussi Meijin ?
C’est le cas ! Encore maintenant, nous recevons parfois des appels de personnes qui nous disent ‘’je suis un fan de Meijin, si vous plaît, passez-le-moi !’’.
Moriwaki : A-t-il encore un bon niveau sur les jeux ? Je parie que c’est toujours le cas.
Oui. Aimeriez-vous défier Mori Meijin sur Dr. Mario la prochaine fois ?
Tout le monde : Oui, s'il vous plaît !!!
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Moriwaki, Tanaka et Murata
Il ne s’agit pas des trois seules femmes jouant aux jeux vidéo, mais ce sont les seules que
nous pouvons vous présenter dans cet article. La légende ci-dessus indique qu’elles prévoient de se retrouver chez Murata (qui possèdent beaucoup de jeux).
TRADUCTION ORIGINALE PAR BLACKOAK DE WWW.SHMUPLATIONS.COM
SOURCE : www.shmuplations.com/womenandthefamicom/
PATREON : http://www.patreon.com/shmuplations